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Lastman, entre Konoha et GTA Vice City. |
Bonne année à tous ! Cela fait un moment que je ne m’étais pas adressé à vous, mais je reviens avec du lourd pour vous présenter l’un des, si ce n’est, LE phénomène BD francophone de ces dix dernières années. Je veux bien entendu parler de Lastman, de Bastien Vivès, Balak et Michaël Sanlaville. Alors, j’imagine déjà certains d’entre vous qui, à la lecture de ces lignes, se disent que je suis bien mignon mais que les hyperboles cela ne nous en dit pas plus sur l’œuvre. Lastman c’est une BD 100% française, 12 tomes traduits dans le monde entier dont les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon. C’est aussi une adaptation en animé (qui m’a fait découvrir la série), de nombreux prix dont celui de la meilleure série au Festival d’Angoulême et même un jeux-vidéo. Solide. Maintenant que j’ai votre attention, commençons avec un bref synopsis : « Lastman présente deux mondes parallèles : d’un côté la ville corrompue de Paxtown, reflet de notre monde régi par des cartels, et de l’autre la Vallée des Rois, Éden médiéval et magique où se déroule chaque année un tournoi de combattants. Tout commence lorsque Richard Aldana, issu du premier monde, débarque dans le second et vient faire équipe avec un garçon nommé Adrian avec la ferme intention de remporter le tournoi… » ![]() La Vallée des Rois Dur dur de résumer Lastman en quelques lignes tant cette série est dense et arrive habilement à mêler les genres et les univers. Et c’est là, à mon avis, un de ses points forts. Souvent présenté comme un manga à la française, Lastman est surtout une œuvre qui a su digérer parfaitement les codes du Shonen en y insinuant intelligement tout un tas d’autres influences : Walt Disney, les westerns, Rocky, GTA, Mad Max, Judge Dredd, Star Wars, Leon… On ressent toutefois fortement cette influence manga, le tournoi de la vallée des rois n’étant pas s’en rappeler les Tenkaichi Budôkai de Dragon Ball ou bien l’examen des Chûnins dans Naruto. Il y a bien entendu aussi la quête initiatique d’Adrian, jeune garçon naïf qui, au fur et à mesure des tomes, apprendra à maîtriser le grand pouvoir qui sommeille en lui. Cette évolution du personnage est notamment soulignée par une ellipse de 10 ans entre le 6e et le 7e tome, autre grand classique du manga. ![]() Adrian Velba Mais si Adrian a, sur le papier, tout du héros classique de nekketsu, il ne faut pas oublier l’homme qui l’accompagne, Richard Aldana, anti-héros charismatique, dont le nom est inspiré par celui d’une actrice de films pour adulte. Ça annonce la couleur. Richard, à l’inverse d’Adrian, est aux antipodes du héros de Shonen : il est grande gueule, sarcastique, coureur de jupons et toujours partant pour une binouze. Et c’est cette dualité entre Adrian et Richard, à l’image des mondes dont ils proviennent, qui donne tout le sel de cette série. ![]() Richard Aldana Un dernier exemple pour la route : la ville de Nillipolis introduite pour la première fois dans le tome trois, ville portuaire à mi-chemin entre Étretat, les quartiers nords de Marseille, Konoha et Mad Max. Outre l’univers développé dans Lastman, une des grosses forces de l’œuvre réside dans l’écriture et le développement de ses personnages (big up à mon gars Jansen, poussez jusqu’au tome 7 pour comprendre). Les différents protagonistes sont attachants, développés et jamais manichéens, ce qui ne nous empêche pas pour autant, d’en détester certains de plus profond de notre âme. On referme alors le 12e et ultime tome de Lastman avec un pincement au coeur, et le sentiment de dire au revoir trop tôt à des amis de longue date. ![]() Lastman est une épopée épique nous trimballant avec maestria d’un genre à l’autre au fur et à mesure des tomes, et l’une des séries qui m’a le plus marqué ces dernières années. Vous avez toujours un doute ? Foncez sans plus attendre sur l’excellent animé de Lastman que j’ai mentionné plus haut et qui fait office de préquel aux tomes. C’est par ce dernier que j’ai découvert la série et cela vous donnera une bonne idée de ce qui vous attend. En plus, c’est disponible gratuitement sur France TV Slash donc aucune excuse ! Attention cependant si vous décidez de commencer par l’animé, les deux premiers tomes de Lastman se concentrent sur La Vallée des Rois et Adrian, vous ne retrouverez le côté urbain de Paxtown qu’à partir du tome 3. Si je suis parvenu à vous convaincre de lire ou relire Lastman, cela tombe bien, les deux premiers tomes sortent aujourd’hui dans un nouveau format ! J’espère vraiment que vous apprécierez Lastman autant que moi et que je suis parvenu au travers de ces quelques lignes à vous transmettre l’attachement que j’ai envers cette bande dessinée. Merci pour votre attention et à très bientôt ! Rémi, fondateur de Sortiemanga ![]() |